01 April 2007

Le chant des partisans

Le Chant des partisans est l'hymne de la Résistance française durant l'occupation allemande, pendant la Seconde Guerre mondiale.

À Londres, où se retrouvent de nombreux responsables de la Résistance, tels que Fernand Grenier, Emmanuel d'Astier de la Vigerie dit « Bernard », on souhaite créer un chant de la Résistance. « On ne gagne la guerre qu'avec des chansons... Il faut un chant qui ait l'air de venir des maquis », dit Emmanuel d'Astier de la Vigerie.

L'idée et l'ébauche de la mélodie du Chant des Partisans sont de la chanteuse et compositrice Anna Marly qui le créa au début de l'année 1943. Elle composa la musique et les paroles russes. Puis Joseph Kessel et son neveu, Maurice Druon, tous deux acteurs de la Résistance et de la France Libre, et futurs académiciens, récrivirent les paroles, ayant proposé la variante française du texte le 30 mai. Devenu signe de reconnaissance dans les maquis, "Le Chant des Partisans" était devenu un succès mondial. On avait choisi de siffler ce chant, car la mélodie sifflée restait audible malgré le brouillage de la BBC effectué par les Allemands.

Largué par la Royal Air Force sur la France occupée, et écouté clandestinement, ce succès se répandit immédiatement tant en France qu'ailleurs dans les milieux de la Résistance. Il se prolongea dans de nombreuses interprétations ultérieures dont celle d'Yves Montand est la plus célèbre.

Le manuscrit original du Chant des Partisans a été classé monument historique par le ministère de la Culture en décembre 2006.


Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines ?
Ami, entends-tu ces cris sourds du pays qu'on enchaîne ?
Ohé partisans, ouvriers et paysans, c'est l'alarme !
Ce soir l'ennemi connaîtra le prix du sang et des larmes.

Montez de la mine, descendez des collines, camarades,
Sortez de la paille les fusils, la mitraille, les grenades;
Ohé les tueurs, à la balle et au couteau, tuez vite !
Ohé saboteur, attention à ton fardeau : dynamite ...

C'est nous qui brisons les barreaux des prisons, pour nos frères,
La haine à nos trousses, et la faim qui nous pousse, la misère.
Il y a des pays où les gens aux creux des lits font des rêves
Ici, nous, vois-tu, nous on marche et nous on tue, nous on crève...

Ici chacun sait ce qu'il veut, ce qu'il fait quand il passe ;
Ami, si tu tombes, un ami sort de l'ombre à ta place.
Demain du sang noir séchera au grand soleil sur les routes
Sifflez, compagnons, dans la nuit la liberté nous écoute...

No comments: